Pourquoi le stylo bille ?

L’essentiel de mes oeuvres est réalisé au stylo bille, et certains m’ont demandé pourquoi j’employais un matériel de bureau au lieu d’utiliser des outils plus traditionnels dans l’art.

La première raison est bêtement historique. Avant de faire l’artiste, j’ai eu un métier qui m’a valu de nombreuses heures de réunion où parfois je m’embêtais un peu, comme tout le monde en réunion, à un moment où à un autre. Et qu’est-ce qu’on fait quand on s’ennuie en réunion? On gribouille le papier de vent soit, avec… son stylo. Le stylo bille a été un compagnon de dessin pendant de longues année et j’en ai donc l’habitude. Le stylo Bic, en particulier, a par ailleurs quelques qualités intéressantes: il est facile à trouver, il est très fiable, son encre est très durable, et il existe en trois diamètre de billes, ce qui permet de varier les épaisseurs de traits. Il a aussi quelques défauts, notamment d’exister essentiellement en quatre couleurs. Je n’utilise guère que le noir et le bleu, les autres couleurs standard, le rouge et le vert, manquant à mon sens d’une certaine élégance. Certains me diront qu’il existe des stylos Bic de couleurs destinés au dessin, mais ils sont vendus en trousse panachée, et je n’ai pas envie d’acheter douze stylos pour n’en utiliser qu’un ou deux qui m’intéressent. D’autant que je fais essentiellement des dessins monochromes, et les stylos se vident vite!

Evidemment, j’ai testé d’autres marques de stylos, ne serait-ce que pour trouver des couleurs différentes, telles que le marron, mais notre bon vieux stylo franco-français me parait l’un des meilleurs que j’ai pu utiliser.

Un autre avantage du stylo bille est que son encre ne mouille pas le papier. Même si j’emploie beaucoup le papier aquarelle, qui résiste bien au mouillage, les frottements répétés sur une surface humide peuvent abîmer la fibre. L’encre sèche presqu’instantanément et évite aussi de faire des traces malheureuses.

Il se trouve cependant qu’on m’a demandé des dessins de taille plus conséquente que ce que je produis habituellement. Je ne sais pas du tout ce que donneraient mes tracés plutôt fins sur une surface de 1,50 m de large. Il est probable qu’il faudrait une telle densité de traits que cela changerait le style de mes images.

J’ai donc testé d’autres vecteurs, notamment les Posca, qui sont des feutres acrylique de taille variable. La peinture acrylique sèche assez vite, et tient bien dans le temps. Les différentes tailles de feutres permettent des variations d’épaisseur plus expressives que la bille du stylo, ce qui peut avoir un sens pour de grands formats. Mais faire de grands formats demande un savoir-faire sensiblement différent. Je travaille actuellement à maitriser les contraintes que cela pose.

Un vecteur intéressant est également un bon vieux compagnon des peintres, à savoir le pinceau. Mon style nécessite plutôt des pinceaux de calligraphie plutôt que des brosses, mais les avantages sont nombreux à commencer par une expressivité imbattable. On trouve par ailleurs un choix d’encres très varié, depuis la bonne vieille encre de chine, toujours magnifique, jusqu’aux couleurs les plus diverses. Certaines encres sont sur une base d’alcool, ce qui permet un séchage rapide et une plus grande longévité. L’alcool mouille également moins, et même si le pinceau n’abrase pas la surface du support, il est toujours intéressant d’éviter le gondolage du papier, pas toujours rattrapable.

L’activité artistique nécessite une permanente remise en question. Il est donc primordial de ne rien considérer comme intangible et cela justifie une curiosité permanente pour explorer de nouvelles possibilités. L’usage du stylo bille est pour l’instant principal car c’est celui que je maitrise le mieux. Mais il est probable que je propose dans les mois qui viennent des nouveautés, que ce soit en termes de dimensions comme en termes de style de tracés. D’où l’intérêt de rester informés si mon travail vous intéresse. Je vous engage à vous abonner sur ma liste de diffusion pour ne rater aucune des nouveautés à venir.


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