Rentrée chargée pour moi avec la mise en place d’un certain nombre de choses peu artistiques mais nécessaires.
Après avoir cherché en vain une application adaptée, j’ai d’abord créé ma petite application de gestion de l’inventaire de mes oeuvres (mon “catalogue raisonné”, comme on dit pompeusement dans le milieu de l’art) et des diverses logistiques nécessaires pour suivre mes commandes, mes expéditions, avoir une mini comptabilité et pouvoir générer les certificats d’authenticité qui accompagnent chacune de mes oeuvres. Ça m’a pris déjà un bon mois et demi.
Parallèlement, il m’a fallu arrêter les méthodes de travail pour gérer de manière la plus simple possible tout ce qui tourne autour de la création proprement dite: trouver un encadreur de qualité et capable de donner le coup de collier nécessaire en cas de besoin urgent (une expo programmée au dernier moment par exemple), les modalités d’expédition des oeuvres de grandes dimensions, et notamment trouver les emballages nécessaires pour envoyer sans les rouler des feuilles de 60×84 cm, par exemple, trouver le meilleur prestataire pour les envois, fiable, pas compliqué et pas trop cher même pour des envois à l’étranger, m’équiper de matériels divers tels que tampons sec, puces NFC à coller sur les certificats (avec les outils pour les programmer), papeterie variée (étiquettes, papiers jet d’encre double face, cartes de visites), et bien sûr m’occuper de l’URSSAF. On est loin de l’ivresse de la création !
Ensuite, pour pouvoir solliciter les galeries et candidater aux expositions futures, il était indispensable de disposer d’un site web de qualité où je présenterais mes oeuvres, et pourquoi pas permettre un achat directement dans la galerie d’images. C’est chose faite à 90% sur le plan technique, mais il faut maintenant alimenter la galerie de toutes les anciennes oeuvres que je n’ai pas toujours photographiées de manière qualitative. Et maintenant que certaines sont sous verre, ça va être coton de les re-photographier. Devinez quoi? J’ai donc préparé un statif pour faciliter au maximum la prise de vue sans galérer avec les parallélismes et les éclairages.
Et puis comme toute nouvelle activité, il faut pour la faire connaitre arrêter un plan de communication et identifier des contacts porteurs, identifier les vecteurs de communication, réseaux sociaux, bien sûr (pas tous, il faut les choisir, ne serait-ce que pour ne pas se noyer dedans), mais aussi associations, relations, échanges informels. Il faut aussi savoir écouter ceux qui sont déjà passé par là, et donc développer un nouveau réseau relationnel avec d’autres créateurs en visitant par exemple des expositions et évaluer aussi son niveau par rapport aux autres.
Enfin, n’oublions pas la documentation sur ce milieu que je découvre, qui n’a pas seulement sa propre culture, mais aussi ses règles économiques qu’il faut comprendre pour avoir une chance de convaincre et ne pas s’épuiser et se démotiver.
Je ne vais pas vous embêter plus longtemps avec tout ça, qui n’a rien à voir avec ma démarche artistique, mais je voulais souligner le fait que quand on commence une activité à temps plein comme je peux maintenant me le permettre, il faut d’emblée le faire de manière professionnelle pour ne pas se retrouver dépassé par des tracas divers. C’est en tout cas comme ça que j’ai toujours travaillé, et cela me permet de dégager mon esprit d’inquiétudes envahissantes. Quand j’ai vendu ma première oeuvre, j’ai eu la chance de tomber sur quelqu’un de compréhensif qui m’a laissé le temps de m’organiser pour lui envoyer son acquisition, car je ne disposais de rien de ce que je vous ai décrit plus haut, et ce n’était ni cool pour mon acheteuse, ni cool pour moi.
Je suis maintenant prêt à affronter la dure loi de la jungle artistique, et il est plus que temps de proposer mes créations aux divers salons d’art et aux galeries de la région.
Et de créer de nouvelles oeuvres !!
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